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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

LES JUIFS, LA MEDECINE, ET LEUR INFLUENCE SUR LA MEDECINE OCCIDENTALE

99 REMBRANDT MEDECIN JUIF.jpg - Copié avec autorisation de la société d'Edition  sur le livre de "Rembrandt".L'oeuvre gravé complet 312 illustrations. Office du livre Fribourg , Société Française du Livre paris- Imprimé en Grande Bretagne -1970
www.artbible.net
Rembrandt - artbible


A lire sur:
http://ajcnice.free.fr/cariboost_files/Texte_20de_20F_20Bertrand.pdf


LES JUIFS, LA MEDECINE, ET LEUR INFLUENCE SUR LA MEDECINE OCCIDENTALE

Peu de chose sur la médecine Hébraïque dans les livres d’histoire de la médecine, alors que ceux-ci sont beaucoup plus loquaces sur la médecine des autres civilisations de l’antiquité, sur la médecine arabe, et la médecine dans l’occident médiéval . Pourquoi cette injustice ?

LE PARADOXE DE DEPART :


Alors même que la torah et le Talmud fourmillent de règles d’hygiène très en avance sur leur temps, si on les compare aux autres civilisations antiques et médiévales, et alors même que les médecins juifs ont eu un renom certain au moyen âge, il ne semble pas que ce capital culturel ait eu une influence quelconque sur la pratique des médecins de l’occident…..tout au moins officiellement.
Quelle est la réalité ? C’est ce que nous tenterons de découvrir maintenant.
Au cours de cet exposé, nous envisagerons successivement :
- La maladie et le médecin dans la torah et le talmud
- Le savoir juif et son bien fondé confronté aux lumières de la médecine actuelle :relecture des prescriptions hygiéno-diététiques de la Torah et du Talmud.
- L’influence de la médecine juive sur l’occident : chronologie des médecins juifs célèbres, influences évidentes et hypothétiques.

LA MALADIE ET LE MEDECIN DANS LA TORAH ET LE TALMUD :


Les sources :
- La Torah contient essentiellement les cinq livres de la loi Mosaïque ou Pentateuque qui comprend : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome.
- Le Talmud, qui comporte la Mishna (commentaires de la loi écrite du Pentateuque) et la Guemara (complément de la Mishna).
La maladie et le médecin : ( Réf : 1, 8)
« Je suis le Seigneur, celui qui te guérit » (Exode, 15 :26)
« C’est Moi qui fais mourir et c’est Moi qui fais vivre : j’afflige et je guéris, nul n’échappe à Ma main » (Deut. 32 :39).
Le concept de santé et de guérison a toujours été prépondérant comme règle « sine qua non »de vie et de pureté, ainsi que d’adéquation au sacerdoce journalier du juif à Dieu.
Dans l’esprit de la Torah, la maladie est considérée comme une preuve de la colère de Dieu, une correction opérée par l’Eternel dans un but strictement bienfaiteur. La maladie ne serait en fait que la situation dans laquelle l’Homme  met un obstacle à l’ordre de l’édifice divin, et bien entendu aux lois qui régissent sa création.
Un Homme  ayant des devoirs d’ordre moral, éthique, ou émanant de la volonté divine, et qui ne respecte pas ces devoirs, voit s’opérer en son corps des altérations +/- graves, à la mesure de ses erreurs.
La philosophie religieuse du judaïsme ayant toujours considéré l’Homme  comme un collaborateur du Créateur, celui-ci aurait été un piètre collaborateur si, par une lecture naïve du texte, il avait accepté avec fatalisme que les choses suivent leur simple cours. Si bien que dans l’opinion des rabbins, l’Homme  désinvolte à l’égard de son corps sera rapidement réputé coupable envers lui-même, exactement comme s’il avait attenté au corps d’autrui.
L’Homme  étant une créature de Dieu, il a le devoir de se maintenir en bonne santé, et cela est fort simple puisqu’il a la Loi pour référence. Ne pas prendre soin de soi, ce qui est un devoir, et ne pas observer la Loi, parole divine, c’est offenser doublement D.
Donc, la conception de la responsabilité divine de la genèse de la maladie est très différente de celles en vogue dans toutes les autres civilisations contemporaines : Dieu punit…dans un souci pédagogique : cette punition n’est pas forcément définitive.
En effet, on lit dans l’Ecclesiaste, écrit bien plus tard :
« Quand tu tombes malade, ne néglige pas de te soigner, puis prie le Seigneur, Il te guérira (38 :9) Car le Seigneur a créé les médicaments à partir du sol , et l’homme avisé les apprécie (38 :4)
Et dans le livre de Job (5-18) : « Le Tout Puissant fait la plaie et Il la bande, Il blesse et Sa main guérit », ce qui signifie qu’avant de créer une maladie, D. créée le remède, et qu’il n’est pas de maladie ou de mal sans guérison possible.
Et le médecin dans tout ça ?
Il occupe une place exceptionnelle dans l’histoire juive, puisqu’il apparaît comme un associé privilégié du Créateur, le prolongement précieux de Sa main, tout en étant lui-même, ainsi que tout mortel, enfermé au creux de cette même main. (faut-il voir là une raison au goût prononcé des juifs pour l’exercice de la profession médicale ?).
Un médecin est un homme choisi par Dieu, constamment assisté par un ange de Dieu (l’ange Rephaël qui signifie Dieu a guéri, ou médecin de Dieu). Ce personnage a un rôle : il représente l’instrument de Dieu pour aider les Hommes  à réintégrer le juste cours de l’édifice de la création. Traiter un Homme  ne représente ni une atteinte à la volonté divine, ni une insulte, mais au contraire un devoir dicté par Dieu lui-même.
C’est pour cela qu’il est dit dans l’Ecclesiaste : « Honore le médecin de ses honneurs en vue de tes besoins. Car lui aussi, c’est le Seigneur qui l’a créé. C’est du Très Haut, en effet que vient la guérison, et du roi qu’il reçoit ses présents ». (Ecc. 38).
Le médecin, en tant que professionnel indépendant, n’a pas toujours existé : A l’époque biblique, il est absent de la Torah.
Est-ce dire pour autant, comme le prétendait Hérodote, que les hébreux n’avaient pas de médecins ?
Comme dans les autres civilisations antiques (Grèce, Egypte, Babylonie), l’exercice de la médecine était indissociable de la religion : elle était donc l’apanage des prêtres.
Dans le cas des juifs, puisque toutes les parties de la Loi sont d’égale importance car d’origine divine, on respectera avec la même minutie les prescriptions religieuses et les prescriptions hygiéniques.
De là viennent les habitudes de propreté si caractéristiques du mode de vie juif, comme de la médecine juive plus tardive. Pureté physique et spirituelle s’obtiennent de la même façon, par l’immersion .
Après la chute de Jérusalem en 135 et la diaspora, c’est aux rabbins qu’échoient l’étude de la Loi et de son application : Il est donc normal que ce soient eux qui exercent la profession de médecin, et ce pour deux raisons :
- La vie humaine valant un grand prix selon la Bible et le Talmud, c’est servir Dieu que de la préserver.
- L’exercice de la médecine est une source de revenus noble et nécessaire pour les rabbins dont la charge n’est pas rémunérée.
Le « vrai » médecin, indépendant du prêtre, n’apparaîtra qu’avec le Talmud (clôturé vers 500)
On y voit un personnage prescrivant des médicaments pour les maladies internes, capable +/- d’opérer, d’endormir avec des potions (Baba Metzia 83b), de guérir des plaies par des herbes,d’ouvrir des abcès, de pratiquer des trépanations ou des amputations, de réduire des fractures.
La gynécologie reste l’affaire des sages femmes (meyaledet). Le Talmud connaît aussi le chirurgien-barbier, pratiquant la saignée (umman), ainsi que le circonciseur (mohel).
Chose importante, à l’inverse d’autres civilisations (voir le code d’Hammourabi), celle du Talmud ne tenait pas le médecin pour responsable de ses éventuelles erreurs de diagnostic,mais seulement des coups et blessures volontairement infligées, si tel était le cas.

LE SAVOIR JUIF, REVISITE A LA LUMIERE DES CONNAISSANCES ACTUELLES :


Notre propos concernera les connaissances médicales contenues dans la Torah et le Talmud comme spécifiquement juives, la médecine juive plus tardive n’étant pas à l’abri des influences d’autres civilisations.
Remarques préliminaires :
- Il est évident que nous mettons dans le même sac un lot de connaissances acquises sur près de 2000 ans (de moins 1500 av.J.C date présumée de l’existence de Moïse, à 500 après J.C, fin de rédaction du Talmud) : ceci peut expliquer les opinions parfois discordantes des chercheurs.
- L’objectivité des chercheurs peut être conditionnée par leur origine ethnique, et leur foi.
Les connaissances de base ( Réf.1, 3, 6) :
- L’anatomie et physiologie :
Les connaissances de base en anatomie sont bien réelles : la Torah relate exactement le nombre d’os, de muscles, de viscères existant dans le corps humain, ainsi que le rôle respectif de chacun.
La Torah indique le cœur et non le foie comme organe essentiel de la vie, précise que l’aorte véhicule du sang et non de l’air, et que l’air expiré est impropre à la vie.
Pourtant les connaissances anatomiques du médecin Talmudique restaient inférieures à celles de Galien, ses connaissances reposant non pas tant sur l’observation très occasionnelle de cadavres, que sur l’anatomie comparée à l’occasion de l’abattage des bêtes.
La physiologie féminine est assez bien connue. Dans le Lévitique (chap.15, 19-25 et chap. 20,18) il est dit : « La femme qui aura un flux de sang pendant plusieurs jours hors de ses périodes régulières, sera impure tout le temps comme au temps de son indisposition menstruelle ».
Des connaissances physiologiques exactes son rapportées dans des manuscrits antérieurs à l’apparition de la médecine occidentale : ainsi l’hépatectomie est-elle réputée mortelle, alors que la splénectomie ne l’est qu’en cas d’hémorragie massive, la plaie d’un seul des deux reins est compatible avec la survie.
- Secourisme et réanimation :
Il faut signaler- anecdotiquement- l’invention du bouche à bouche par le prophète Elisée qui ressuscite le fils de la sounamite ( 2°livre des rois) : « Il entra et, ayant fermé la porte sur eux,il pria Yahweh. Et il monta et se coucha sur l’enfant ; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit sur lui, et l’enfant éternua 7 fois, et l’enfant ouvrit les yeux ».
- Pathologie :
Les hébreux (puis les juifs) ont certaines notions de pathologie : ils connaissent bien les affections dermatologiques, les maladies ophtalmologiques, les maladies digestives, la diphtérie, les fièvres, la jaunisse, la colique, la boulimie, l’épilepsie, le charbon, la malaria, les hémorroïdes, le scorbut, et différentes parasitoses.
Les maladies vénériennes ne sont pas méconnues : Dans le Lévitique, il est dit que tout homme ayant un écoulement est impur, comme est impur tout objet qui le touche.
Les intoxications sont connues : morsures de chien et de serpents, plus anecdotiquement, une intoxication par les cailles (Nombres, 41) que le Pr. Sergent de l’institut Pasteur d’Alger a affirmé pouvoir attribuer à la consommation de coloquinte par ces dernières (anomalie rapportée également par Lucrèce, Pline l’ancien, et Galien).
La maladie vedette reste toutefois la lèpre, pour laquelle la description des formes cliniques est très élaborée, et la prévention bien codifiée : Dans le Lévitique (chap.13), il est dit :
« Quand un homme aura sur la peau de son corps une tumeur, une dartre, ou une tache blanche, et qu’il se produira sur la peau de son corps un mal pouvant être la lèpre…le prêtre examinera l’altération : si le poil dans l’altération est devenu blanc, et que l’altération paraisse faire dépression au dessous de la peau, c’est la lèpre ».
De même dans la calvitie, « si dans la calvitie antérieure ou postérieure il se trouve une place d’un blanc rougeâtre, c’est la lèpre ». Il s’ensuit des mesures d’isolement et de désinfection qui étaient encore d’actualité il y a peu de temps : « Ordonnez aux enfants d’Israël d’expulser du camp quiconque a la lèpre, et quiconque a un écoulement, et quiconque est rendu impur pour un cas donné » (Nombres ).
- Thérapeutique :
Les rabbins faisaient beaucoup avec peu de chose !
L’usage de la Mandragore comme anesthésique, du laudanum, et d’un certain nombre de plantes médicinales sont un fait établi.
L’utilisation de l’escargot et des sangsues pour traiter les contusions (pouvoir anticoagulant des sangsues) n’est pas sans fondement.
L’utilisation du fiel de poisson par le prophète Tobie (Tobie, 2.10) pour soigner une ophtalmie peut se justifier : forte alcalinité bactéricide de la bile.
L’utilisation d’un gâteau de figues pour guérir un ulcère cutané (Isaïe) est également logique :le figuier est connu pour favoriser le bourgeonnement charnu des plaies, et sa forte teneur en sucre pour ses propriétés antiseptiques.
D’autres recettes thérapeutiques sont plus poétiques qu’efficaces :
Consommation du lobe gauche de son foie lorsqu’on a été mordu par un chien fou,
Application d’une poule coupée en deux sur une morsure de serpent.
Comme on le voit, certains aspects du savoir médical juif sont respectables, même du point de vue moderne, mais l’on trouve dans les autres médecines antiques bon nombre de connaissances empiriques valables.
Ce qui fait l’originalité du Talmud, c’est sa richesse en matière d’hygiène, de diététique, et de
médecine communautaire d’une part, et ses réflexions en matière d’éthique médicale.
- Les prescriptions hygiéno-diététiques du Talmud, ancêtre de la Santé Publique (Réf.1, 3, 4, 5, 6, 9) :
Il n’est bien sûr pas question, pour un non juif, d’énumérer et d’expliquer dans le détail les innombrables prescriptions hygiéniques contenues dans le Talmud, ni de contester le caractère sacré de ces dernières. Nous ne voulons qu’en exposer le bien fondé d’un point de vue médical moderne, que ces prescriptions soient inspirées par Dieu , ou qu’elles relèvent d’un empirisme particulièrement fin et lucide.
Une question préliminaire que l’on peut se poser est la suivante : pourquoi l’importance considérable de ces prescriptions a-t-elle échappé d’abord aux médecins arabes, puis aux médecins occidentaux ? Il faudra attendre qu’Ignaz Semmelweiss, au milieu du XIX° siècle,fasse la preuve de l’utilité du lavage des mains dans la prévention de la fièvre puerpérale pour que cette pratique simple soit enfin admise- non sans difficulté- par le corps médical ! Nous répondrons à cette question en temps utile.
« Propreté est proche de divinité » : c’est ce précepte fondamental qui est à l’origine de tout le code hygiéno-diététique qui règle la vie quotidienne du peuple juif.
Tous les savants ou presque s’accordent pour reconnaître que le système de lois sanitaires des cinq premiers livres de la Bible est le premier qui ait été établi dans toute l’histoire de l’humanité.
Dans tous les codes médicaux de l’antiquité, aucun n’est aussi complet, ni aussi approfondi.
L’hygiène alimentaire : (Pentateuque, 11° chapitre)
- L’interdiction de consommer certains animaux :
Il est certes un peu facile et anachronique de vouloir trouver une raison médicale rationnelle à tous les interdits.
Les explications fournies dans la Bible et le Talmud ne sont en général pas d’ordre médical : ainsi, par exemple, la croyance que la chair des animaux ingérés finit par s’intégrer à la propre substance de l’homme, âme comprise, font exclure les reptiles, les prédateurs, les charognards, ou encore celle que tous les prédateurs possèdent un venin.
Pour un certain nombre d’interdits, une explication médicale rétrospective est possible :
* L’interdiction de consommer la viande des porcs et des suidés semble avoir été empruntée aux Egyptiens. On l’accusait de donner la lèpre, la pire des maladies pour les hébreux, peut être en raison du prurit et de l’œdème de la face que provoque une maladie parasitaire, la trichinose.
C’est plus les effets de cette maladie, très fréquente chez les porcs, sangliers,phacochères,chevaux et renards du moyen orient, que les rabbins ont dû observer chez ceux qui s’étaient nourris de l’une de ces viandes. Autre parasitose du porc, plus bénigne,le taenia Solium (ver solitaire). « De tous les fléaux du monde, lit-on dans le traité Kidouchine 49, les 9/10° se trouvent chez les porcs. ». Comme autre raison à cette impureté du porc intervient aussi le fait que celui-ci se nourrit de détritus.
* L’interdiction de consommer les poissons sans nageoires ni écailles tels que les anguilles, les mollusques, et crustacés repose probablement sur le fait qu’ils vivent en eau stagnante, source possible de typhoïde fréquente dans les pays chauds.
*L’interdiction de consommer du lièvre peut être en rapport avec la tularémie, transmise souvent par voie percutanée de l’animal à l’homme.
* Les bêtes dont la consommation est permise (oiseaux de basse cour, ruminants à cornes et à sabots fendus) n’ont pas, au jour d’aujourd’hui, la réputation de transmettre à l’homme des maladies graves : le ténia du bœuf (taenia saginata), et la toxoplasmose transmise par la viande ovine ne sont pas des maladies très graves. Quant à la grippe aviaire, elle n’était pas d’actualité dans les temps bibliques !
* La règle de ne pas consommer l’agneau cuit dans le lait de sa mère, et par extension de faire coexister dans un même repas viande et fromage relèverait plutôt d’une préoccupation diététique : repas dit « grossier » , trop riche et donc indigeste.
- Les règles d’hygiène de l’abattage des bêtes de boucherie :
Elles ne peuvent être que salutaires. Elles témoignent d’abord d’un souci d’humanité envers l’animal, puisque l’égorgement procure une mort rapide et peu douloureuse.
L’exclusion des animaux visiblement malades et des animaux morts est le garant de la qualité alimentaire, complétée par l’inspection soigneuse de la viande et des viscères, et l’ablation des gros vaisseaux (pouvant encore contenir des caillots).
Quant au fait que la viande soit parfaitement saignée et salée et rincée avant sa cuisson, il répond surtout à la préoccupation que cette dernière soit moins facilement putrescible. Le salage peut en outre contribuer à la destruction de bactéries et de certains parasites.
* La circoncision (Réf. 1,10, 11, 12) :
Dans la foi judaïque, elle n’est pas considérée comme une règle d’hygiène, mais incarne le pacte entre Abraham et Dieu.
Il n’est toutefois pas interdit de penser qu’un peuple nomade, ayant passé de longues périodes dans le désert où l’eau est rare, n’ait trouvé quelques avantages hygiéniques à cette obligation.
En outre, le monde médical moderne a trouvé de nombreux avantages à la circoncision, et le débat est loin d’être clos :
Moindre fréquence des cancers du col utérin dans les populations où les hommes sont . circoncis.
Epidémie de balanites chez les soldats américains lors de la 1° guerre du golf : la .protectomie a été, en dehors du traitement des plaies de guerre, l’intervention la plus souvent pratiquée. Il en fut de même pour les troupes australiennes basées au moyen orient pendant la 1° et 2° guerre mondiale. Ces informations sont encore sujettes à controverses.
Moindre fréquence des maladies vénériennes et du SIDA chez les circoncis : C’est hélas .faux !
Toutefois, gare aux débordements : les occidentaux on fait de la circoncision une règle d’hygiène, avec parfois des indications inattendues : au XIX° siècle, le chirurgien James Copland la pratiquait en prévention de l’onanisme, et le Dr. Dampierre Bennett comme traitement de l’épilepsie infantile. Actuellement, la mode hygiénique de la circoncision se poursuit aux USA : Dans la série B Nip et Tuck, une adolescente se refuse à son boy -friend tant qu’il ne sera pas circoncis. Voila donc une influence bien curieuse du judaïsme sur la médecine occidentale.
Pourquoi le 8° jour pour la circoncision ? Il est maintenant connu que les facteurs Vitamine .K dépendants de la coagulation fabriqués par le foie (II, VII, IX, et X) sont bas à la naissance,et remontent à partir du 5° jour, et que la maladie hémorragique du nouveau n é ne se manifeste qu’exceptionnellement après la fin de la 1° semaine. Les rabbins en avaient ils une expérience empirique ? That is the question.
- L’hygiène individuelle :
L’hygiène des mains et les ablutions rituelles quotidienne utilisant l’eau vive,ont de longue date fait la preuve de leur utilité .Il en est de même de l’hygiène sexuelle, hygiène de la grossesse.
- L’hygiène collective :
Elle concerne l’hygiène des camps, et la prévention des épidémies :
L’hygiène des camps : les lois de Moïse (Deut.23, 12-13, LeV 17, 13) insistent sur l’importance de disposer de façon appropriée des excréments, du sang, et des ordures,qui doivent être enterrés hors du camp. Prévention efficace d’une maladie épidémique très répandue : la dysenterie bacillaire !!
La prévention des épidémies, et la purification : sont impurs les cadavres, les lépreux,et les vénériens, tout ce qui peut être à l’origine de contagion. Les règles d’isolement,et les rites de purification sont incontestablement à l’origine d’une prévention des épidémies. Même si cette notion n’est pas clairement exprimée, il est tenu compte des risques de contamination directe et indirecte, ce qui est très en avance pour l’époque :
on attribue en effet à Ali Imb Khatima al Ansari et Imb al Khatib au XIV° siècle la découverte de la contagion directe à l’occasion de l’épidémie de peste, que confirmera Fracastor en 1546 lors de l’épidémie de syphilis. Il faudra attendre l’ère pasteurienne pour dégager le rôle de la contagion indirecte.
Les lois des chap. 13 et 14 du Lévitique proposent une procédure très précise pour la prise en charge d’une maladie présumée contagieuse : il faut 1) la reconnaître et faire le diagnostic, 2) séparer ou isoler le malade, 3) traiter d’impur tout ce que le malade a touché, 4) purifier la personne impure, et 5) détruire tout ce qui n’a pu être purifié.
La purification fait appel au lavage à grande eau (plusieurs fois, vêtements compris), et à l’utilisation de branches d’hysope mouillées, ce qui constitue une eau savonneuse.
L’hysope est une sorte de marjolaine, dont l’huile se compose de 50% de Carvacrol,voisin du Thymol, agent fongicide et antibactérien. La quarantaine est en général d’une huitaine de jour, voire beaucoup plus en cas de lèpre dont tous les cas devaient être déclarés.
Ces règles d’hygiène seront complétées par le Sanhedrin (17b) qui avancent qu’aucun disciple des sages n’est autorisée à résider dans une ville qui ne comporterai pas ces dix objets, institutions ou personnes : un médecin, un chirurgien, un établissement de bains, des latrines publiques, de l’eau courante (fleuve ou source), une synagogue, un maître élémentaire, un copiste, un trésorier d’œuvres charitables, un tribunal
correctionnel. La santé permet d’accéder à l’étude, donc à la connaissance, donc à Dieu, affirme Maïmonide.
Il est donc évident que l’ensemble de ces lois sanitaires constitue une avance considérable par rapport aux autres peuples de l’antiquité. Certains ont pu avancer que la pratique des bains et des ablutions était commune dans l’Egypte ancienne, la Grèce,et l’empire romain. Cependant, aucune de ces civilisations n’avait élevé ces pratiques au rang d’un principe divin. En outre, il s’agissait de contrées où l’eau n’est pas rare.
Ces pratiques ne concernaient que les personnes d’un niveau social élevé, et enfin pour la Grèce et Rome, avec un retard d’un millénaire sur la loi mosaïque.
Cette sagesse médicale juive, tout au moins en ce qui concerne la médecine préventive, a-t-elle eu une quelconque influence sur les autres civilisations ? C’est ce que nous verrons plus loin.
- L’éthique et la déontologie médicale (Réf. 1, 7, 13):
Elle sont présentes dans le Talmud, et seront complétées par les médecins juifs du moyen âge.
Dans le Talmud : on note un certain nombre de préceptes :
- Discrétion : « Tu ne parleras que si la chose te paraît aussi claire que le jour », ce qui invite à la vérification de l’hypothèse, voire à l’expérimentation contradictoire.
- Obligation de formation continue : « Le savoir d’un médecin élèvera son esprit »
- Devoir des malades vis-à-vis du médecin : obligation de rétribuer le médecin en proportion de ses possibilités.
- Devoirs du médecin en présence d’un danger : L’un des cas où il est permis de se mettre en danger se présente lorsqu’il s’agit de gagner sa vie, ou lorsqu’on agit pour le bien de la communauté. Le Talmud énonce (Baba Qama 60b) : « S’il y a la peste dans la ville, ne t’en va pas », et la Ghemara précise que si l’on doit rester en cas d’épidémie, c’est après que celle-ci ait commencé (pour éviter de la disséminer),obligation qui est plus essentielle pour le médecin.
- Les rabbins ont inclus dans leur législation certains articles concernant les honoraires médicaux, l’habilitation à l’exercice de la médecine, l’imputabilité des blessures subies par un malade pendant son traitement. De même, il est accordé une grande attention à la fiabilité du médecin dans les cas où il y a conflit entre la loi et l’intérêt du patient : dans le domaine sexuel, dans la prise en charge du mourant…Ce qui fait la différence entre l’éthique chrétienne et juive est que, dans le 1° cas, l’église catholique édicte des règles générales destinées aux médecins et aux hôpitaux catholiques, alors que dans le 2°, les rabbins répondent au cas par cas à la demande des patients ou des médecins.
Chez les médecins juifs du moyen âge : nous en citerons deux :
- Isaac l’hébreu (Ishaq ibn Soleiman el Israëli) à Kairouan au X° siècle, auteur du « Guide du médecin » : « Ne néglige pas de visiter et de soigner les pauvres : il n’est pas de plus noble travail….Réconforte le patient par une promesse de guérison, même si tu n’y crois pas : venant de toi, une telle affirmation peut aider l’œuvre de la nature….Réclame tes honoraires lorsque la maladie est à son point culminant, car une fois guéri, le malade aura certainement oublié ce que tu as fait pour lui ».
- Maïmonide (Moïse Ibn Maïmoun, 1135-1204), auteur du « Guide des égarés », dont la prière médicale est restée célèbre

INFLUENCES DE LA MEDECINE JUIVE SUR LA MEDECINE OCCIDENTALE :


D’abord nomade, le peuple juif devient au cours de l’Histoire un peuple exilé. Cette particularité fait sa force -une grande capacité d’adaptation et une extraordinaire volonté de survie- et sa faiblesse : partout où il a séjourné, il n’a été souvent que toléré.
C’est pourquoi l’influence des médecins juifs sur le monde musulman et sur le monde occidental n’apparaîtra-t-elle, la plupart du temps, qu’en demie teinte.
Certaines de ces influences sont aujourd’hui reconnues, mais d’autres, plus subtiles, ne restent que des hypothèses.
Mais une chose est certaine : leur exil continuel a fait des médecins juifs un maillon indispensable entre le savoir de l’orient et celui de l’occident.
- Chronologie des exils du peuple juif:
 135 : chute de Jérusalem et diaspora. Emigration dans toutes les parties du monde connu
 589 : concile de Tolède. La religion chrétienne est la seule admise en occident. Persécution des juifs par les Wisigoths. Les juifs sont alors plus à l’aise en orient.
 1148 : l’arrivée des Almohades en Espagne aboutit à l’émigration des juifs en Provence et Languedoc.
 En France : en 1242, sous Louis IX (Saint Louis) : mesures restrictives : port de la rouelle.
 En Languedoc : Raimond VI, comte de Toulouse, peu orthodoxe, tolère les juifs au même titre que les Albigeois. La croisade contre les Albigeois (1209) est l’occasion,pour le roi de France, de mettre tous les hérétiques « au pas ». A Bézier, tous les hérétiques sont massacrés. A Narbonne, la population livre les Albigeois mais pas les juifs. En 1229, le Languedoc passe sous la férule du frère de Louis IX, Alphonse de
Poitiers. Les juifs émigrent en Provence, qui appartient à la maison d’Anjou.
 1290 : les juifs, venus en Angleterre avec la conquête Normande, en sont expulsés.
 1394 : expulsion des juifs de France
 Fin du XV° siècle en Espagne : les rois catholiques expulsent les juifs.
C’est finalement en Provence et en Italie que les juifs rencontrent les conditions les plus favorables. En France et en Espagne, leur stabilité est beaucoup plus conjoncturelle.
Dans tous les pays où ils séjournent, les médecins juifs laisseront une trace plus ou moins visible, mais une chose est certaine : ils sont appréciés des souverains.
- Chronique mondaine : les juifs, médecins des grands de ce monde (Réf : .2, 8) :
Que ce soit en terre chrétienne ou en terre musulmane, les souverains font grand cas des médecins juifs, alors même qu’ils se livrent à des persécutions…un intérêt bien compris, sans doute !
Dans le monde chrétien :
- Charlemagne, tolérant moyennant finances, confie aux juifs des postes de responsabilité, comme celui de médecin ordinaire de sa personne. Il en sera de même de Charles le chauve.
- Saint Louis lui-même aura des médecins juifs, alors qu’il leur interdit en principe l’accès aux professions « nobles » .
- François 1°, quant à lui, refusera les services d’un médecin juif, parce que ce dernier est converti au catholicisme.
- Citons enfin Montalto pour Marie de Médicis, Silva qui soigna Louis XV et Voltaire.
- Les papes, alors même qu’ils interdisent que les médecins juifs soignent les « gentils », ne méprisent pas d’avoir recours à leurs soins, qu’il s’agisse des papes d’Avignon (Honorius III, Nicolas IV, Boniface IX, Martin V), ou de Rome (Benoit XIII).
- C’est dans le Languedoc (Narbonne, Bézier, Montpellier), puis en Provence entre le XII° et le XV° siècle que la présence des médecins juifs semble avoir été le plus apprécié.
 Dans le monde musulman : les exemples sont out aussi nombreux. Citons :
- Abu Habsah Yzid, médecin du calife Omar
- Ishaq Ibn Imvan, à la cour des Aglabites
- A la cour de Saladin enfin, nombreux sont les médecins juifs dont Maïmonide luimême.
Ce mouvement de flux et de reflux entre le monde chrétien et le monde musulman n’est pas sans avoir laissé des traces, qui vont au-delà d’un simple exercice de qualité.
L’influence reconnue des médecins juifs sur la médecine occidentale (Réf.1, 8, 9) :
Tous les chercheurs en histoire de la médecine s’accorde pour reconnaître aux juifs un rôle essentiel de transmission du savoir des arabes, et par là la redécouverte des manuscrits de la médecine grecque, aux seuls occidentaux.
Nous verrons ce qu’il en est dans la réalité.
- La transmission du savoir des juifs….aux arabes !
Lorsque la médecine grecque fut entrée dans le domaine intellectuel du monde occidental de la fin de l’empire romain, ses textes se répandirent et devinrent accessibles aux médecins juifs. Se fondèrent les hautes écoles de Tibérias, de Sura, de Pumbeditha, qui servirent de modèle aux écoles arabes de Dondisabour et de Bagdad. Les juifs avaient également à Nisibe une école spéciale.
L’une des vedettes du VI° siècle est le médecin Assaph le juif (ou de Tibériade), dont certains traités sont écrits en hébreu. S’il s’inspire en grande partie d’Hippocrate, Dioscoride, et Galien, il n’en est pas moins vrai que, comme les talmudistes, il pense que le cœur est le siège principal du sang, et non le foie. Il pressent la circulation du sang, et décrit 360 artères qu’il distingue des veines non pulsatiles. Il est l’auteur d’un traité sur le pouls, et sur les urines. Son œuvre sera introduite en France par Malkir qui fonda au VIII° siècle l’école rabbinique de Narbonne. Au X° siècle, Isaac Israeli la fit connaître au Caire et à Kairouan. Elle parvient à la
même époque à Salerne et à Palerme grâce à Sabbataï Ben Abraham Donnolo d’Otrante.
- La transmission du savoir arabe et grec à l’occident :
Contrastant avec le savoir occidental figé par la scolastique, un enseignement novateur est prodigué dans deux universités aux frontières du monde chrétien : Salerne (IX°-XI° siècle) en Italie, Montpellier en Languedoc (XII° siècle).
Ces deux universités vont directement bénéficier de l’apport des médecins juifs, qu’un regain de fanatisme a chassé du monde musulman.
- L’université de Salerne :
Helinius (VIII° siècle), est l’un des quatre fondateurs de l’école de Salerne, avec le grec Pontus, le romain Salernus, et le sarrasin Adela .
Ont également enseigné dans cette université Caphon l’ancien (vers 1110) , Hananel d’Amalfi (XIII° siècle), et Abu al Hakim de Turin (XIII° siècle).
Salerne semble avoir été la seule université en Europe où la médecine s’enseignait sur des bases arabes et juives.
Les œuvres d’Isaac Israeli y faisaient partie des lectures obligatoires.
Il faut souligner le rôle de Constantin l’Africain, polyglotte en langues orientales, dans la traduction des œuvres arabes et juives (dont Isaac Israëli).
- L’université de Montpellier :
Bien que sa faculté n’ait été fondée officiellement le 17 avril 1220, Montpellier bénéficiait déjà d’un renom médical établi dès le XI° siècle.
En 1180, devant l’afflux de médecins et d’étudiants étrangers, Guilhem VIII, seigneur de Montpellier, décide que la faculté sera ouverte à tous, sans distinction de confession ou d’origine.
Une première vague comporte des juifs exilés d’Espagne ou de France précédemment installés à Lunel , et des médecins juifs salernitains, comme Mathieu Salomon, qui fut « l’honneur et la gloire de Montpellier ».
Plus tard, Ben Zakharia, Jacob ben Maschir dit Prophetius, Abraham de Saint Gilles, Nathan,
Moïse ben Tibbon, Abraham et Salomon Abigdor, médecins talmudistes, et enfin, au XVI° siècle la famille Saporta.
De cette faculté sera issue une pépinière de médecins juifs, que l’on retrouvera installés en Languedoc (Narbonne, Béziers, Lunel) et en Provence (dont Avignon) où ils seront particulièrement prisés.
Vu le renom européen de ces deux grandes universités, on peut imaginer quel a été l’apport considérable des médecins juifs à la culture médicale occidentale : la découverte de la médecine arabe et la redécouverte de la médecine grecque antique, certes, mais également un apport original d’une culture juive par le canal des médecins talmudistes, en particulier ceux issus des écoles talmudiques de Languedoc (Narbonne, Lunel, Montpellier).
- Un apport possible de la médecine talmudique à l’occident : la lutte contre les épidémies (Réf. 15, 16):
Il semblerait que ce qui fait l’originalité de la médecine juive, l’hygiène et la médecine préventive du Pentateuque et du Talmud, n’ait pas eue d’écho dans la médecine occidentale.
Il se peut en effet que, les universités même les plus libérales étant sous le contrôle sourcilleux de l’Eglise, la peur d’être jugés comme sorciers ou hérétiques n’ait pas encouragé les juifs à partager leur sagesse spécifique.
Il est toutefois intéressant de noter que ce savoir paraît faire résurgence dans certains domaines : la prise en charge des épidémies. Nous pouvons le constater en analysant les mesures prises pour lutter contre deux fléaux majeurs du moyen âge : la lèpre, et la peste.
- La lèpre :
Connue depuis la haute antiquité, la lèpre se répand en occident dès la fin de l’empire romain,et connaîtra son apogée au moment des croisades.
Cette maladie est bien connue des médecins juifs, et le Lévitique (chap. 13, versets 40-46) en détaille le diagnostic et la prise en charge :
« Le prêtre devra le (lépreux) déclarer impur…Le lépreux atteint de ce mal portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués ; il se couvrira la moustache et il criera : impur, impur !Tant que durera son mal, il sera impur et, étant impur, il demeurera à part : sa demeure sera hors du camp. »
Dans les Nombres, il est recommandé de détruire par le feu l’habitat et les objets combustibles, et de pratiquer les ablutions à grande eau.
Les premières mesures d’exclusion des lépreux en occident sont dues à Charlemagne qui,dans une ordonnance de 789, interdit aux lépreux de se mêler au peuple.
Plus tard, au XII° siècle, l’isolement se fera dans des maladreries. A Venise, principal port de transit pour les croisades, l’isolement des voyageurs suspects en provenance d’orient se fera dans l’île de Notre Dame de Nazareth, ce qui donnera le terme de Lazaret.
Fait intéressant, les juifs semblent être moins souvent atteints que les chrétiens, ce qui fait penser au chirurgien de Philippe Le Bel que le respect de l’interdit menstruel en est la cause.
- La Peste :
La peste ou pestilence est le fléau le plus cité dans la Bible. Toutefois, elle n’est pas décrite avec le même soin que la lèpre, ce qui peut faire penser que ce terme désigne toute maladie épidémique, et les mesures préventives la concernant ne sont pas distinctes de celles des autres maladies contagieuses : 1) reconnaître la maladie, 2) isoler le malade, 3) se couvrir le nez et la bouche, 4) purifier la personne impure, 6) détruire tout ce qui n’a pu être purifié.
Elles restent malgré tout fort logiques.
L’influence possible des médecins juifs dans la genèse des mesures préventives qui seront prises en occident peut être déduite de la comparaison entre la peste de Rome (590), et la peste de 1347 :
Lors de la peste de Rome, où l’influence des médecins juifs est encore nulle en occident, la seule prévention utilisée relève exclusivement de pratiques religieuses : Processions, prières,culte des saints (Sébastien, Notre Dame), ce qui vaut au pape Grégoire sa canonisation lorsque enfin l’épidémie s’éteint.
Lors de la seconde pandémie, en 1347, les premières mesures d’isolement des pestiférés sont prises à Venise, dans les années qui suivent ses premières manifestations. Or, la plupart des praticiens de Venise sont issus de l’école de Salerne où l’influence juive est notoire.
Il semblerait en outre que la morbidité de la peste ait été moindre chez les juifs, « soit à cause de leur régime hygiénique, soit à cause des soins dont ils s’entouraient mutuellement. »
Ceci leur valut d’être persécutés car suspects d’être des semeurs de peste, des empoisonneurs de puits etc., exclusivement dans les pays chrétiens, ce qui ne fut pas le cas au moyen orient et en Asie, malgré la protection du pape Clément VI et de l’empereur d’Alemagne.
Qu’il s’agisse de la lèpre ou de la peste, leur disparition d’Europe avant même que n’existent des antibiotiques efficaces, est incontestablement liée à l’efficacité des mesures d’hygiène. La médecine juive en est probablement, directement ou indirectement, l’artisan.
L’apport de la médecine juive à la médecine occidentale, en particulier durant le moyen âge, est loin d’être négligeable.
Les juifs, par leur culture, leur connaissance des langues, et leur mobilité ont certainement été un trait d’union entre l’orient et l’occident, mais leur contribution ne se borne pas à la transmission à l’Europe de la médecine arabe, et des textes médicaux de la Grèce antique.
Il y a certainement une influence juive sur la naissance de la médecine arabe (école de Tibériade).
Il y a peut être aussi un peu de science Talmudique à l’origine de la lutte contre les épidémies.

12 héros juifs à l’honneur sur les timbres Africains

Helen_Suzman
Helen Suzman


12 héros juifs à l’honneur sur les timbres Africains ..


 JUDY SIEGEL-ITZKOVICH 
Eli Weinberg
Eli Weinberg
Les services postaux du Libéria, de la  Gambie et de la Sierra Leone émettront simultanément mardi un ensemble de trois feuillets postaux commémoratifs  à la mémoire des 12 Juifs – hommes et femmes – qui ont combattu l’apartheid et le racisme en Afrique.
Dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, il a été estimé que les Juifs étaient surreprésentés par 2.500 pour cent en proportion de la population blanche.
Esther Barsel
Esther Barsel
Cette émission de timbres reconnaît les sacrifices extraordinaires faites par les Juifs pour la libération des africains, et ces timbres rendent hommage a certains des plus importants contributeurs à l’humanité mondiale au 20e siècle”, dit  le texte sur l’un des feuillets commémoratifs.
Hymie Barsel
Hymie Barsel
Chaque fiche se compose de quatre timbres a l’effigie des héros juifs. Les détails peuvent être consultés sur le site www.legendaryheroesofafrica.com.

Au Libéria seront honorés  Helen Suzman, Eli Weinberg, Esther Barsel et Hymie Barsel.


Yetta Barenblatt
Yetta Barenblatt
Au Sierra Leone les timbres  affichent
Yetta Barenblatt, Ray Alexander Simons, Baruch Hirson et Norma Kitson.


Ray Alexander
Ray Alexander Simons
Baruch Hirson
Baruch Hirson
Norma Kitson
Norma Kitson

Ruth First
Ruth First
 La feuille de Gambie présentera 
Ruth First, Hilda Bernstein, Lionel “Rusty” Bernstein et Ronald Segal.

Helen Suzman (née Gavronsky), la plus connue d’entre eux, est née dans la ville minière sud-africaine de Germiston en 1917 .Ses parents Samuel et Frieda Gavronsky, etaient des immigrants Lituaniens qui étaient venus en Afrique du Sud  pour échapper aux lois anti juives
Elle a grandi dans une famille modeste et a ete éduquée dans un couvent. Elle a ensuite fréquenté l’Université du Witwatersrand et devint une  des  plus célèbres parlementaires d’Afrique du Sud  et militants des droits de l’homme. 
En 1959, 12 députés, y compris Suzman, ont rompu avec le Parti Uni et par la suite  ont créé le Parti progressiste, avec un programme ouvertement libéral de l’extension des droits à tous les Sud-Africains. Suzman est  connue pour sa critique publique du parti au pouvoir national alors que cela etait rare parmi la population blanche d’Afrique du Sud.
Hilda Bernstein
Hilda Bernstein
Elle est restée au Parlement pendant 36 ans et a pris sa retraite en 1989, mais est restée activement impliquée dans la politique sud-africaine.Suzman est morte paisiblement dans son sommeil en 2009 à l’âge de 91 ans.
Weinberg, né en 1908 en Lettonie, sur la mer Baltique, a connu la Première Guerre mondiale et la Révolution d’Octobre de 1917 alors qu’il etait enfant, ce qui conduit à son développement politique socialiste. Sa mère, sa sœur et d’autres membres de sa famille ont été assassinés dans un camp de concentration nazi. Weinberg a été reconnu coupable d’être un membre du Parti communiste d’Afrique du Sud (SACP) et  a été condamné à cinq ans d’emprisonnement.
Lionel Rusty Bernstein
Lionel "Rusty" Bernstein
Esther Barsel, née en Lituanie, était une femme politique sud-africaine et membre de longue date du SACP. Son mari, Hymie natif de Johannesburg, a été élevé dans un foyer  ”Zionistoriented “.Durant les années 1930, il a été agressé alors qu’il participait à des manifestations contre le Mouvement Blackshirt.
Plus tard, le couple a été parmi les 15 accusés dans le procès Bram Fischer. Elle a été condamnée aux travaux forcés pendant trois ans.
Barenblatt est né en Irlande en 1913. Un ami l’a encouragée à aller en l’Afrique du Sud avec promesse de l’emploi, et là, elle est devenue une organisateur syndicaliste  .
En 1956, elle a été arrêtée pour  trahison,puis libérée.
Elle a été détenue à Johannesburg au cours de l’Etat d’urgence de 1960 avec 20 autres détenus blancs femmes, et a fait une grève de la faim pendant huit jours.
Simons est née en Lettonie. Pendant ses études, elle a affiché peu de crainte à défier les autorités,. Quand elle a déménagé en Afrique du Sud, elle fut une militante syndicale et a été interdite de toute activité anti-apartheid, mais a néanmoins continué.
Hirson, né en Afrique du Sud, a été condamné à neuf ans de prison pour son activisme .
Ronal Segal
Ronald Segal
Kitson a travaillé  à Johannesburg dans  une imprimerie clandestine de l’aile militaire de l’ANC et a été exilée à Londres pour ses activités, mais elle a continué, son activitéà l’ambassade sud-africaine à Trafalgar Square. Née en Afrique du Sud,  elle a travaillé comme journaliste et spécialiste de l’information sur les conditions horribles des Noirs dans les exploitations de pommes de terre, les boycotts de bus et la vie des taudis dans les années 1950.
Hilda et Lionel Bernstein se sont mariés en 1941. Elle a été condamnée  après avoir assisté à une grève des travailleurs de la mine noire “illégale, et son mari été arrêté et accusé de collaboration avec Nelson Mandela, qui devint plus tard président de l’Afrique du Sud .


source : jpost

Lois alimentaires



 Les lois alimentaires juives   
Par le Docteur Bruno FISZON
Grand Rabbin de Metz et de la Moselle

Introduction
Le récit biblique de la Création s’articule autour de la naissance du premier homme. La  Bible ne se présente pas comme un livre d’histoire ou de science, mais comme un projet pour cet homme. Les débats passionnés sur les contradictions entre le récit de la Genèse et les documents scientifiques apparaissent aujourd’hui dépassés. Prendre le texte biblique à la lettre et démontrer son incohérence scientifique semble être une démarche erronée. Face à l’apparition des théories de l’évolution et des données scientifiques sur l’ancienneté du monde, certains maîtres du judaïsme n’avaient pas hésité à affirmer que cela ne remettait pas en cause la véracité du Texte de la Torah. Les jours bibliques pouvaient parfaitement correspondre à des périodes géologiques !
La science pose la question COMMENT ? La religion s’intéresse au POURQUOI ? La Torah (les 5 premiers livres de la Bible, ou Pentateuque) considère l’homme comme le couronnement de la Création et s’adresse à lui pour lui proposer un modèle de vie.
Dans ce chemin éthique, l’homme doit définir sa place dans la Création. Placé au sommet de la chaîne alimentaire, il doit concevoir une relation harmonieuse avec l’ensemble des créatures et en particulier lorsqu’il sera amené à les consommer. L’acte de s’alimenter est un geste très basique, que nous partageons avec l’ensemble du monde vivant (comme l’est l’ailleurs l’acte de se reproduire). La Torah nous propose de règlementer cet acte. Celui qui s’y soumettra tentera de vivre un acte très animal comme un geste éminemment humain au sens noble du terme ; manger peut aussi obéir à une certaine éthique !
Régime alimentaire idéal et régime carné
Adam le premier homme du récit biblique était végétarien. « L’Eternel dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture ». (Genèse I, 29, Pentateuque 1978).
Ainsi l’animal, créature divine, était préservé dans son existence et l’homme était censé de par son alimentation végétale demeurer un être pacifique dépourvu de violence. « La terre fut corrompue, devant l’Eternel et la terre fut emplie de violence » (Genèse VI, 2, Pentateuque 1978). L’Eternel décida d’effacer cette humanité pour tenter une nouvelle histoire à partir de Noé. Cet homme et sa famille furent choisis pour leurs vertus. Ils seront source d’une nouvelle humanité et chargés de sauver l’ensemble des espèces animales grâce à l’Arche ! Toutefois, cette nouvelle Genèse s’accompagna d’une profonde modification du rapport entre l’homme et les animaux. L’Eternel autorisa dès lors la consommation de la chair animale. « Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture, comme l’herbe verte, Je vous ai donné tout cela » (Genèse IX, 3 Pentateuque 1978).
D’après le Maître Don Isaac Abravanel (Espagne, Italie, 1438 – 1508) dans son commentaire sur ce verset. Le végétarisme était l’idéal, mais l’Eternel a fait là une concession à la faiblesse de l’homme car il y a eu dégradation des valeurs morales de l’humanité (Munk 1978).
Maïmonide, le célèbre Rabbin, philosophe et médecin médiéval (1135-1204) explique que les animaux ont du leur salut à l’homme, Noé, qui les a sauvés du déluge et par conséquent il peut en disposer à son gré (Maïmonide, Guide des Egarés 1963).
Le commentateur Ibn Ezra explique qu’avant le déluge, les hommes se sont comparés aux animaux et ont considéré qu’ils n’étaient pas responsables de leurs actes car ils suivent leur instinct naturel. Cette mentalité fut à l’origine même de la perversion de l’humanité et de sa destruction par les eaux du déluge. Ainsi en permettant à l’homme de mettre à mort l’animal pour le manger, la Torah établit une hiérarchie. Certes les animaux sont des créatures divines mais l’homme créé à l’image du Tout Puissant doit rester sans conteste en haut de la « pyramide de la vie » (Torah 2004).
Rabbi Moché Cordovero, dans son ouvrage Tomer Debora, dans le même ordre d’idées, explique « l’Univers tout entier ressemble à un Temple où tout chante la gloire du Seigneur ». Sur tous les degrés de l’échelle qui mène des profondeurs de la vie aux régions les plus sublimes de l’Esprit, tous les éléments aspirent vers les cimes et cherchent à se rapprocher de la source divine sacrée d’où émanent la vie et la bénédiction. Il existe en effet dans la nature un ordre hiérarchique qui s’étend jusqu’aux éléments organiques différenciés selon la mesure de la vitalité qu’ils reçoivent de la source suprême de lumière » (Munk, 1978).
Ainsi la consommation de nourriture relie l’homme à son milieu et lui donne un sens. Le type de relation avec les aliments traduit sa place et son rapport dans l’univers. Le règne végétarien n’a pas permis l’élévation de l’homme, il faut donc une nouvelle pédagogie : l’alimentation carnée. L’homme, en consommant les êtres inférieurs, les intègre et élève l’ensemble de la création vers sa source céleste.
Bien évidemment ce projet, aussi spirituel soit-il, ne peut s’accomplir qu’avec des règles très strictes et très précises qui permettent à l’homme de transformer l’acte banal de manger de la chair animale en un geste spirituel et pédagogique.

Régime carné et respect de l’animal
La possibilité de manger de la viande n’autorise pas l’homme à disposer sans aucune limite des créatures du monde vivant.
Il a tout d’abord l’obligation de préserver le monde dans lequel il évolue. « L’Eternel plaça l’homme dans le jardin d’Eden pour le travailler et le garder » (Genèse II,  15, Pentateuque 1978) Il ne doit pas détruire l’oeuvre de la création ! Une loi juive très particulière illustre cette « volonté écologique du Texte biblique ».
Un homme rencontre en chemin un nid d’oiseaux. Une femelle veille sur ses œufs ou ses oisillons, et elle appartient à une espèce permise à la consommation. L’homme pourra se saisir des œufs et des oisillons à condition de renvoyer la mère, permettant ainsi à l’espèce de se perpétuer ! (Halévy A. 1240)
Parmi les règles de comportement vis-à-vis des animaux, le judaïsme prône l’exclusion de toute cruauté.
Ainsi s’exprime le Texte biblique. « Toutefois la chair, tant que son sang maintient sa vie, vous n’en mangerez pas » (Genèse IX, 4 Pentateuque 1978). Pour le Rabbi Salomon fils d’Isaac de Troyes (Rachi, 1040-1105), la consommation d’un membre d’un animal encore vivant est illicite et relève d’une grande cruauté. Cette prescription fut ordonnée à Noé au lendemain du déluge et s’adresse donc à l’ensemble de l’humanité.
Il existe une forme élevée de compassion pour l’animal et une prise en considération de sa souffrance dans le judaïsme. De nombreuses lois interdisent cette souffrance, appelée par le terme hébraïque Tsaar Baalé Hayim. Pour le Rabbi Moché Isserless (1520-1573, Cracovie). La mise à mort d’un animal ne serait permise que dans le cas de sa consommation et ou de son utilité au niveau médical (Weill E. Choulhan Arouh 1975).
Ainsi chasse ou tauromachie n’ont pas leur place dans l’univers d’un juif pratiquant. Quelques autres lois illustrent cette pensée (liste non exhaustive).
« Il est interdit à un homme de manger toute nourriture avant d’avoir nourri ses animaux ; dit le Talmud de Babylone (Traité Berahot 40a).
Le Chabbath, jour de repos, s’impose aussi aux animaux « Tu ne feras aucun travail, toi, ton fils, ta fille, ton bétail… » (Exode XX, 10,  (Pentateuque 1978).
« Un homme doit connaître l’âme animale » (Proverbes XII, 10).
Le Rabbin Eliya de Vilna explique : il ne doit pas le nourrir plus que de mesure ni lui imposer un labeur au-delà de ses forces (Eliya de Vilna, 1770).
« Gros ou petit bétail, vous n’égorgerez pas l’animal avec son petit le même jour » (Lévitique XXII, 48, Pentateuque 1978).
Maïmonide considère qu’il existe un instinct maternel chez l’animal proche de celui de la femme (Maïmonide, Guide des Egarés III, 48)
« Ne muselez pas le bœuf pendant qu’il foule l’herbe (Deutéronome XXV, 4, Pentateuque 1978).
L’abattage rituel lui-même a pour but de limiter la souffrance animale  (Halevi A. 1240). Ce dernier point fera l’objet d’un développement particulier.
Il existe même une sanction pour un acte de cruauté envers l’animal (Hechassid Y. 1200).


Les animaux permis et interdits

En préambule, il est remarquable de constater comment les anciens Hébreux, grâce aux enseignements bibliques savaient classer les animaux par critères anatomiques avant même les premières classifications scientifiques (Genèse I, 24, Pentateuque 1978).

« Les êtres animés sont créés selon leur espèce ». Le livre du Lévitique, troisième ouvrage du Pentateuque au chapitre XI énonce les grandes catégories animales et distingue quatre catégories :
-       les animaux terrestres (assimilables aux mammifères)
-       les animaux aquatiques
-       les animaux aériens (les oiseaux)
-       les animaux qui se meuvent sur le sol (reptiles, batraciens, invertébrés) (Lévitique XI, Pentateuque 1978).

a) Les mammifères

«Voici les animaux que vous pouvez manger parmi toutes les bêtes qui vivent sur terre : tout ce qui a le pied corné et divisé en deux ongles parmi les animaux ruminants, vous pouvez les manger ». (Lévitique XI, 1 à 8, Pentateuque 1978).
Ainsi pour les mammifères, deux critères sont indispensables pour qu’un animal soit déclaré cacher (= apte à être consommé).
-       Etre un ongulé portant deux doigts chaussés de sabots
-       Etre ruminant.
Dans le Deutéronome, le législateur Moïse dresse une liste (non exhaustive) de 10 animaux qui réunissent les deux conditions. Leur traduction et identification peuvent toutefois prêter à interprétation : le bœuf, la brebis, la chèvre, le cerf, le chevreuil, le daim, le bouquetin, l’antilope, l’auroch et le zemer (Deutéronome XIV, 4 et 5, Pentateuque 1978).
Chaque espèce en fait représente une famille, ainsi, sous le vocable bœuf, il faut comprendre tous les bovins  (bison, buffle…) D’autres espèces possèdent les deux critères de cacherout sans être cités, mais leur consommation se heurte à des problèmes techniques (on ignore à quel niveau du coup de la girafe doit-on effectuer l’abattage rituel).
        
La connaissance des maîtres du Talmud en zoologie était remarquable. Ainsi s’exprime le Talmud : « Le Maître du Monde sait qu’il n’y a pas un ruminant qui ne soit pas onguligrade, sauf le chameau et il n’y a pas un onguligrade au pied fourchu qui ne rumine pas, sauf le porc, et c’est pour cela que la Bible les a cités » (Talmud de Babylone Houlin 59a).
Ainsi l’interdiction du porc est donc citée nominativement.
Cet interdit n’est en aucun cas plus grave que d’autres (cheval, lapin) comme certaines croyances populaires les véhiculent, mais est cité à titre d’exemple de la profonde connaissance des Rabbins en la matière et ce depuis les premiers siècles de notre ère. Ils ajoutent même dans ce traité d’autres critères anatomiques ; comme l’absence d’incisives à la mâchoire supérieure et la présence de cornes, permettant de s’affranchir de la recherche des critères « ruminants – sabots fendus » pour autoriser un animal à la consommation (Dor. M.  1956).


b) Les animaux aquatiques

« Voici ce que vous pouvez manger des divers animaux aquatiques : tout ce qui est dans les eaux, mers, rivières et pourvu de nageoires et d’écailles, vous pouvez en manger… »
Ainsi sont exclus tous les invertébrés : mollusques, crustacés et autres fruits de mer.
Le code de loi appelé Choulhan Harouh, rédigé par le Rabbi Yossef Caro (1488-1575)  (« La table dressée ») précise les critères anatomiques des poissons autorisés (outre la présence d’écailles et de nageoires).
-       Présence d’une colonne vertébrale
-       Ecailles même fines mais visibles à la lumière
-       Œufs émis au moment du frai non embryonnés
-       Vessie natatoire pointue d’un côté et obtuse de l’autre.

Pour le Docteur Pargamin, « ces critères permettent de classes les poissons parmi les Teleosteens, poissons osseux et actinoptérygiens pourvus d’un squelette complètement ossifié et d’un corps recouvert d’écailles ». Un grand nombre d’espèces sont permises. Parmi les espèces interdites les plus courantes : requin, raie, baudroie, anguille, lamproie, turbot…
Les poissons n’ont pas à subir d’abattage rituel. Ils doivent être simplement sortis de l’eau vivants.

c) Les oiseaux

La Torah ne donne pas de critère anatomique pour distinguer les oiseaux cachers, mais donne une liste de 24 animaux prohibés (Levitique XI, 13 à 19,  Pentateuque 1978).
Citer cette liste serait inutile car les traductions semblent pour beaucoup très aléatoires.
Le Talmud établit plus tard des caractéristiques plus claires (Talmud de Babylone Traité Houlin 65a 1882).

-       Ne pas être un oiseau de proie
-       Présence d’un jabot (zephek en hébreu), soit un diverticule de l’œsophage avant qu’il n’entre dans la cage thoracique. Les aliments y séjournent un certain temps pour se ramollir
-       -Présence d’un gésier dont la tunique intérieure ou muqueuse se détache facilement de la musculeuse (caractéristique des granivores et des non carnivores).
-       Existence d’un doigt supplémentaire ou ergot. Il faut ajouter qu’il doit exister une tradition que l’oiseau a toujours été considéré comme permis. (Shapiro D. 1930).
Ainsi sont consommables : poule, oie, canard, dinde, perdrix, caille, pigeon, pintade.


Autres animaux

Ils sont tous prohibés à l’exception de quatre espèces de sauterelles « Tout insecte ailé qui marche sur quatre pattes sera immonde pour vous. Toutefois, vous pourrez manger parmi les insectes ailés marchant sur quatre pattes, celui qui a au-dessus de ses pieds des articulations au moyen desquelles il saute sur la terre, vous pourrez manger les suivants : l’arbé selon ses espèces, le solam selon ses espèces, le hargol et le hagal selon leurs espèces. Ces espèces de sauterelles ou criquets sont bien difficiles aujourd’hui à identifier  (Lévitique XI21-22 Pentateuque 1978).

Signification du choix des espèces cachères

Ecartons d’emblée les théories anciennes attribuant aux animaux interdits le statut d’animal sacré ou de totem comme l’écrit Reinach « Les Juifs pieux s’abstiennent de manger du porc parce que leurs lointains ancêtres, 5 ou 6000 ans ans avant notre ère, avaient pour totem le sanglier » (Reinach 1909). Cette théorie est erronnée, car les lois alimentaires n’interdisent pas un animal en soi, mais énoncent des critères anatomiques et physiologiques qui écartent de vastes catégories du monde animal !
On pourra toutefois trouver dans le choix des espèces des raisons pédagogiques. Les mammifères consommés sont tous de stricts herbivores dont la spécialisation dans ce régime au cours de l’évolution est amenée à son summum. Même parmi les oiseaux, les carnivores sont écartés (oiseaux de proie). Le régime alimentaire peut être considéré comme ayant un impact sur le comportement. Ainsi l’homme est invité à des mœurs pacifiques. Cette explication porte un certain nombre de faiblesses et on peut considérer que les lois alimentaires font partie de ce domaine du Hoq en hébreu. Ce terme définit des lois dont la raison échappe encore aujourd’hui à une explication rationnelle. La tâche des érudits reste toujours de chercher à en élucider le sens.


L’interdiction de la consommation du sang

La Torah interdit la consommation du sang des mammifères et des oiseaux : « Toutefois la chair, son âme est dans le sang »  (Genèse II, 4, Pentateuque 1978) « car l’âme de toute chair est dans le sang » (Lévitique XVII, 11, Pentateuque 1978) « car l’âme de toute chair c’est son sang qui est dans son corps, aussi ai-Je dit aux enfants d’Israël : Ne mangez pas le sang d’une créature » (Lévitique XVII, 14, Pentateuque 1978). Rachi, Rabbi Salomon Isaac de Troyes (1040-1105), le commentateur médiéval explique « son sang est le principe de vie, car la vie en dépend ».
Comment comprendre ce terme âme appliqué à l’animal. Le mot âme en français est assez vague et regroupe en fait plusieurs notions différentes. La Nechama ou âme humaine en hébreu s’identifie au moi profond de l’homme et atteste de sa conscience humaine. Elle survit à la mort physique, le Nefech ou âme animale est lui présent chez toutes les créatures évoluées et s’applique à tout animal ayant un principe de vie organisé,  centralisé et possédant une certaine sensibilité (vertébré). Chez l’animal supérieur (Homéotherme) le sang est le support du principe de vie ou Nefech. Si cette âme animale se distingue de l’âme humaine, elle mérite notre respect, ainsi le sang, son support matériel doit être écarté de notre consommation. Les mammifères sauvages (cerfs, daims…) cachers et les oiseaux bénéficient même d’une règle supplémentaire. Après l’abattage rituel le sacrificateur a l’obligation de couvrir le sang ainsi répandu avec du sable ou de la terre (Caro J., 1575 Choulhan Arouh Yoré déa XXVII, 1).
D’autre part, il serait aussi néfaste que l’homme ingère le sang porteur de l’âme animale pour rester symboliquement un être supérieur qui ne confond pas son âme avec  celle des êtres inférieurs.
Enfin, les retombées sanitaires de cette règle sont bien connues. Le sang est porteur de toxines et constitue un excellent milieu de culture pour les microorganismes en tous genres.
L’abattage rituel ou Shehita permet de réaliser une saignée importante. Il est complété par un traitement de la viande par le sel (une demi-heure dans l’eau, une heure dans le gros sel et rinçage).

Autres interdits

Le nerf sciatique et toutes ses ramifications est interdit pour les mammifères. Ceci résulte de la lutte de Jacob et de l’ange. « C’est pourquoi jusqu’à ce jour les enfants d’Israël ne mangent pas le nerf sciatique qui est à la hanche parce qu’il (l’ange) toucha à l’articulation de la hanche de Jacob, le nerf sciatique » (Genèse XXXII, 32, Pentateuque 1978).
Développer les raisons symboliques de cet interdit dépasserait largement le cadre de cette étude. En Europe, les établissements cachers pour des raisons pratiques ne commercialisent que les avants de l’animal. Les graisses de la partie arrière de l’animal sont interdites (heleve ou suif) car elles étaient brûlées sur l’autel des sacrifices du Temple de Jérusalem.

Enfin, le mélange de produits laitiers et carnés est strictement prohibé.
« Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Exode XXXIV, 26,  Pentateuque 1978). Selon l’interprétation de nos sages, il est interdit de réaliser mélange lait-viande, de le consommer ou d’en tirer profit (Halevy A., 1240).
La symbolique d’une telle loi s’explique par le refus de mélanger le lait, symbole de la vie (l’aliment de base du nouveau-né et la viande pour laquelle il a fallu donner la mort.
Certains diététiciens modernes préconisent la séparation de ces deux entités.



Les bases religieuses de la shehitat ou abattage rituel

a) SOURCES

Le texte révélé de la Torah fait obligation pour le peuple juif d’utiliser la Shehitat comme le mode d’abattage des animaux à sang chaud dont la consommation est autorisée.

La source essentielle de l’abattage rituel pour la consommation profane de viande se trouve dans le Deutéronome : « Quand l’Eternel Ton D. aura étendu ton territoire comme Il te l’a promis et que tu diras « je veux manger de la viande » parce que tu auras envie de manger de la viande autant que tu auras envie (etc…) tu pourras tuer de la manière dont Je t’ai prescrite de ton gros et de ton menu bétail que t’auras donné l’Eternel, et du pourras manger dans tes portes autant que tu le désireras » (Deutéronome (XII, 20, 21,  Pentateuque 1978).

Le Traité du Talmud de Babylone Houlin 28a nous donne les impératifs techniques de la shehitat
-       Section de la trachée et de l’œsophage en majorité pour les mammifères ruminants et les ongulés.
-       Section de l’un de ces deux organes en majorité pour les oiseaux.

b) LA TECHNIQUE D’ABATTAGE

Le sacrificateur ou Shohet

Tout homme majeur en pleine possession de ses facultés intellectuelles peut abattre rituellement (Talmud de Babylone Traité Houlin 2a 1882)
Rabbi Moché Isserlès (le Rema) (1520-1573) explique dans ses remarques que le Shohet (le sacrificateur) doit, malgré ses connaissances théoriques impératives, se soumettre à un examen devant un Sage qui lui délivrera une Kabala ou autorisation d’abattre liée à ses connaissance et à sa dextérité technique.

Un Shohet même expérimenté doit tâcher de réviser en permanence les enseignements théoriques de la shehitat.

Le shohet doit également répondre à des exigences morales et de fidélité à la Torah. On  ne pourra pas donner par exemple de Kabala à un homme qui boit de l’alcool plus que de mesure ‘ (Caro J., 1572, Choulhan Arouh Yoré Déa 1, 1).
Le Tribunal rabbinique doit effectue des contrôles permanents de l’aptitude des sacrificateurs. Toute faute peut entraîner un retrait partiel de la Kabala, une faute morale entraîne un retrait définitif.

Le couteau ou Halef

Les dimensions du couteau sont liées aux principes halakhiques. Ainsi pour permettre l’ « aller-retour » lors de la section, il possède deux fois la largeur du cou de l’animal. Son extrémité est rectiligne ou arrondie, jamais pointue. Il est fait en un matériau solide (acier trempé).

Le Traité du Talmud de Babylone, traité Houlin 17b indique qu’il y a nécessité de vérifier le couteau « il faut faire l’épreuve du couteau sur ses trois côtés (le fil et chaque face du fil) à l’aide du doigt et de l’ongle » (Commentaire du Rabbi Salomon de Troyes).

Rachi explique dans son commentaire sur le Talmud traité Houlin 17b, que si le couteau est ébréché, les organes (trachée et œsophage) risquent d’être accrochés par l’ébréchure et arrachés de leur insertion. Tout animal abattu avec un couteau qui se sera révélé ébréché (même après abattage) est impropre à la consommation (Caro J., 1575, Choulhan Arouh Traité Yoré Déa 18, 1 et 18, 9).

La contention

Il n’existe pas de règles halakhiques précises quant à la contention. Toutefois la Shehitat ne pourra se pratiquer sur un animal malade ou ne pouvant se tenir debout (Caro J., 1575, Choulhan Arouh, Yoré Déa, 17, 1).
L’animal doit être conscient, ce qui exclue tout étourdissement préalable. Un décisionnaire contemporain, le Rav Yitzhak Weiss, dans son ouvrage Minhat Ytzhak, chapitre 2, indique que toute anesthésie avant abattage rendrait l’animal impropre à la consommation.
Enfin, la meilleure position pour pratiquer la shehitat est le décubitus dorsal permettant d’éviter une pression du couteau (Derassa) proscrit par la loi juive.


4. La Shehitah : le geste technique

Le sacrificateur prononce la bénédiction d‘usage puis il applique son couteau après avoir tendu le cuir pour obtenir une incision franche. Le lieu de la shehitat est défini en amont par le larynx, en aval par la bifurcation de la trachée (Caro J., 1575, Choulhan Arouh,  traité Yoré Déa, 20, 1).
L’incision doit se pratiquer au milieu du cou (Caro J., 1575, Choulhan Arouh, traitéYoré Déa 20, 3).

Comme indiqué ci-dessus, la section de la majorité de l’œsophage et de la trachée pour les mammifères et de la majorité de l’un des deux pour les oiseaux est impérative (Caro J., 1575, Choulhan Arouh, traité Yoré Déa 21, 1). Le geste est un mouvement continu d’aller et retour et dure 1 à 2 secondes.
L’égorgement selon les critères halakhiques ci-dessus entraîne une section inévitable d’autres organes tels que jugulaires, carotides, nerfs vagues, récurrents et sympathiques. Le shohet doit veiller à s’arrêter aux vertèbres cervicales sans les toucher de peur d’endommager le couteau.

Cinq  erreurs disqualifient la shehitat :

-       SHEHIYA : interruption du mouvement d’aller-retour (Caro J. 1575, Choulhan Arouh traité Yoré Déa 23, 2)

-       DERASSA : pression du couteau sur le coup de l’animal (Caro J. 1575 Choulhan Arouh traité Yoré Déa 23, 11)          

-       HALADA : perforation en enfouissement de la pointe (Caro J. 1575 Choulhan Arouh traité Yoré Déa 24, 7)

-       HAGRAMA : glissement du couteau entraînant une erreur de localisation (Caro J. 1575, Choulhan Arouh traité Yoré Déa 24, 12)       

-       HIKKOUR : arrachement de la trachée et du larynx de son insertion (Caro J. 1575, Choulhan Arouh traité Yoré Déa 24, 15)     

Cette rigueur dans l’acte a pour motivation principale la rapidité d’exécution et la diminution optimale de la souffrance de l’animal.
Raison de l’abattage rituel
La compassion pour l’animal un facteur important qui motive l’acte de Shehitat. Un auteur ancien explique « En pratiquant cette section en cet endroit avec un couteau bien effilé nous épargnons à la bête toute souffrance inutile car la Torah a seulement permis à l’homme de consommer la chair des animaux selon ses besoins, mais elle ne l’autorise pas à faire souffrir l’animal » (Halevy A., 1240). Un auteur contemporain, le Rabbin Ytzhak Weiss reprend cette idée et explique que si la shehitat voulait éviter la souffrance animale alors il est clair que c’est la meilleure méthode pour donner la mort (Weiss Y. 1980).
Abattage rituel et souffrance animale
Objet de nombreux travaux et surtout de nombreux débats, l’abattage rituel est une méthode peu douloureuse en comparaison d’autres méthodes. Le démontrer par des expérimentations serait ici hors sujet et nécessiterait un très long développement. Précisons simplement que la section des carotides entraîne une hémorragie massive entraînant une chute de pression artérielle dans le système nerveux central et une mise hors jeu rapide des neurones (se traduisant par la perte de conscience) (Levinger, 1995).
Abattage rituel, hygiène et santé
La saignée massive est un important facteur d’hygiène. D’autre part, l’abattage rituel a été un élément protecteur face à l’ESB ou maladie de la vache folle. En effet, au cours de cet acte technique, aucun contact n’a lieu avec la matière cérébrale, lieu de la présence des prions pathogènes.
Les vérifications après abattage
Après l’abattage, un contrôle ou bediqua est effectué sur les différents organes. Un grand nombre de pathologies et de séquelles de pathologie rendent l’animal non cacher (impropre à la consommation).
L’organe le plus souvent responsable d’une mise à l’écart de la carcasse est le poumon. Toute lésion mais aussi toutes adhérences tenaces entre les lobes ou avec la paroi costale rendent l’animal taref(impropre à la consommation) (Caro J. 1575, Choulhan Arouh, Yoré Déa 36).
Une certaine corrélation est constatée avec les contrôles vétérinaires. Ainsi, depuis plus de 2000 ans, les Juifs veillent à la qualité sanitaire de la viande.

CONCLUSION
Les lois alimentaires ou lois de la cacherout sont des données fondamentales du judaïsme. Elles participent avant tout d’une volonté de préservation identitaire. Une alimentation spécifique est pour chaque peuple un élément clé de sa culture.
Au-delà de cela, elles s’inscrivent dans une volonté de transformer les actes humains les plus matériels (s’alimenter) en gestes à portée spirituelle. L’homme transforme sa table en un lieu d’édification mais aussi d’échange avec autrui. Ces lois imposent un choix minutieux de son alimentation. Ainsi l’homme n’est plus un consommateur immédiat mais interpose entre l’aliment et son corps qui va l’ingérer une certaine forme de réflexion. Au-delà de s’alimenter, les règles de cacheroute sont un facteur de civilisation. Le respect de l’animal en tant que créature divine est aussi une notion fondamentale du judaïsme. Toutefois, l’homme doit toujours rester au sommet de la Création, il est par essence supérieur aux autres créatures et doit toujours être considéré comme tel. Ne pas être confondu avec l’animal ! Ainsi l’homme doit pouvoir utiliser ce dernier lorsqu’un besoin vital s’impose (alimentation, santé ou animaux dangereux) et uniquement dans ce cas.
Mais là, l’homme doit s’efforcer d’agir en écartant toute espèce de cruauté. Il semble bien que la shehitat ou abattage rituel pratiqué dans toutes les règles de l’art présente des garanties de limitation de la souffrance animale.
Respect pour l’animal et considération de la valeur absolue de l’homme, sont les garants d’une progression souhaitable et possible de l’humanité.
Manger cacher c’est réaliser ce défi : « Avoir un esprit saint dans un corps sain ». 

Résumé

Chaque Société peut se définir par son « art de manger ». Les lois alimentaires juives ou lois de la cacherout constituent un des piliers fondamentaux de l’identité juive. Ces lois ont des conséquences hygiéniques indéniables, mais leurs motivations sont ailleurs. La table devient un lieu pédagogique où l’homme apprend et vit un certain nombre de valeurs. Parmi elles, le respect de l’animal prend toute sa place. Créature divine, sa mise à mort obéit à un certain nombre de règles dont le but est de diminuer sa souffrance. Toutefois, l’autorisation de consommer de la viande permet l’établissement d’une hiérarchie entre la bête et l’homme qui doit rester au sommet de la création. Les lois alimentaires permettent aussi à l’homme de ne plus être simplement un consommateur mais un être intelligent donnant une dimension spirituelle même à l’acte de manger. Manger Cacher c’est réaliser ce défi
« Avoir un Esprit Saint dans un corps sain ».



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