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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Le christianisme







              Interviews

            Le christianisme
            a-t-il perdu ses fondements ?
 





Pendant plusieurs siècles, la pensée grecque a supplanté les fondements hébreux du message de Jésus, créant une religion bien éloignée de celle qu’il avait conçue. 

 

Réexaminer les racines du christianisme est devenu une activité importante chez les spécialistes du Nouveau Testament. L’Holocauste, ou la Shoah, les a amenés à essayer d’affiner leur compréhension, notamment en opérant un rapprochement avec le judaïsme. Ce faisant, leurs études ont débouché sur des révélations étonnantes et des corrections nécessaires concernant la façon dont Jésus de Nazareth, Paul de Tarse et l’Église primitive sont considérés. Parmi les conclusions générales, le christianisme du premier siècle apparaît beaucoup plus juif ou hébraïque dans ses croyances et ses pratiques qu’on a pu l’admettre pendant presque 2000 ans.
Parmi les experts qui ont médité sur la remise à jour de ces racines et ses implications, se trouve John Garr, président de Restoration Foundation, organisme qui se consacre à faire connaître le patrimoine hébraïque attaché à ce qui a finalement été appelé le christianisme. Le directeur de Vision, David Hulme, s’est entretenu avec lui 


DH      Vous avez écrit : « Au milieu du deuxième siècle, les fondements hébreux de la foi chrétienne ont été attaqués par la première grande hérésie à laquelle l’Église a été confrontée. Vous notez également que « certaines idées propres à cette hérésie se sont répandues dans le psychisme collectif de l’Église, lequel n’a pas encore entièrement recouvré son équilibre spirituel et biblique ». Quelle était cette hérésie et quelle a été son incidence particulière ?


JG       L’hérésie s’appelait le marcionisme qui tire son nom de Marcion, un homme très riche qui était manifestement influencé par la culture hellénique, les concepts de Platon et, largement, par le gnosticisme. Marcion voulait séparer le christianisme de tout rapport avec le judaïsme et la loi. Selon lui, l’Ancien Testament était les annales d’une religion ratée qui devait être annihilée et qui, effectivement, avait été détruite par Jésus lui-même. Il a même été jusqu’à réécrire Matthieu 5 : 17, à l’endroit où Jésus explique dans le sermon sur la montagne : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». Marcion renverse ces propos en affirmant que les paroles de Jésus étaient : « Ne pensez pas que je sois venu pour accomplir la loi et les prophètes : je suis venu, non pour les accomplir, mais pour les détruire ». En outre, il a repris certaines épîtres de Paul et parties du livre de Luc, et les a corrigées en supprimant tout lien avec le judaïsme et l’Ancien Testament. Ses agissements ont finalement conduit les chefs de l’Église à le qualifier d’hérétique et à l’excommunier.
Compte tenu de ses antécédents, on pourrait croire que le temps aurait effacé toute référence à Marcion. Or, des traces de son influence ont continué d’imprégner l’Église chrétienne, même jusqu’à nos jours. Le marcionisme se définit sans doute le mieux par son antinomianisme – autrement dit, le fait d’être opposé à la loi – ce qui est commun à bien des confessions. De nombreux antinomiens diraient qu’ils prêchent l’évangile de la grâce divine, et que la grâce et la loi sont totalement opposées l’une à l’autre, puisqu’elles ne peuvent coexister. L’idée, donc, que la loi a été complètement abrogée, que l’Ancien Testament n’est plus en vigueur, que Jésus est venu détruire la loi et que les croyants d’aujourd’hui ne sont soumis qu’à la grâce de Dieu, est essentiellement du néo-marcionisme.


DH      Que pensez-vous de l’idée selon laquelle Paul n’était pas un chrétien puisqu’il n’existait aucun chrétien à son époque ?


JG       Du vivant de Paul, il n’existait aucun chrétien selon notre définition moderne. Évidemment, Jésus lui-même n’était pas un chrétien puisque le mot n’existait même pas à son époque. La création du terme chrétien visait à identifier ceux qui avaient été les partisans de du « Christ » ou, selon le mot grec, du Christos. On aurait aussi bien pu les appeler les messianiques ou les messians pour indiquer qu’ils étaient les disciples de Jésus le Messie.
Paul ne s’est jamais considéré comme chrétien d’après notre manière de définir ce terme actuellement. Il se serait qualifié de chrétien uniquement dans la mesure où il était disciple du juif Jésus qu’il reconnaissait comme le Messie ou Christ. Il faisait tout à fait partie de la communauté juive de son temps.
Ce qui est plutôt intéressant, c’est qu’il n’existait pas de judaïsme monolithique à l’époque de Jésus ou de Paul. On trouvait plusieurs judaïsmes, le mouvement chrétien primitif n’étant que l’un d’entre eux. Il y avait le judaïsme hérodien, essénien, pharisaïque, sadducéen, etc. Je crois que James Charlesworth a répertorié peut-être jusqu’à 150 sectes différentes au sein du judaïsme du premier siècle. Alors, au début, le christianisme n’était pas du tout reconnu en tant que tel ; c’était simplement l’une des nombreuses sectes du judaïsme du second temple.
En fait, Paul l’indique en écrivant : « Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes [dans la Torah et le Néviim] » (Actes 24 : 14). Paul ne faisait que dire qu’il vénérait Dieu (le Dieu de ses pères) d’une façon qui, selon d’autres membres de la communauté juive, correspondait à une des sectes du judaïsme.


DH      Le suffixe –ien marquait l’appartenance à un parti ou à un groupe spécifique, n’est-ce pas ?


JG       En effet, mais pas uniquement. À l’origine, le motchrétien avait une connotation négative, caricaturale, tout comme le mot juif dans les premiers temps de son utilisation. Les personnes issues de la tribu de Juda étaient appelées les juifs, une forme contractée de Juda, ce qui était surtout une insulte raciale. Il en va de même avec l’usage premier du mot chrétien pour désigner ceux qui, à Antioche, croyaient en Jésus. À l’origine, c’était un terme négatif utilisé par ceux qui n’appartenaient pas à l’Église. Cependant, il a fini par être accepté par la communauté des croyants, tout comme l’appellation négative juif avait été adoptée par la communauté juive comme moyen de s’identifier elle-même.


DH      Paul désigne son système de croyance par « la Voie », les gens se ralliant à la Voie. D’où vient cette expression ?


JG       Il était tout à fait naturel d’appeler le mouvement primitif de Jésus « la Voie » puisque toute la notion hébraïque de la relation avec Dieu revenait à vivre « en marchant avec Dieu ».
En fait, le concept de « marcher avec Dieu » est antérieur aussi bien au judaïsme qu’au christianisme et, dans un sens, il les supplante. Cela remonte au jardin d’Eden alors qu’Adam et Ève marchaient avec Dieu. À la septième génération après Adam, Hénoc marcha avec Dieu et plut à Dieu. Plaire à Dieu revient à marcher avec Dieu. Recourir à l’expression la Voie aurait été tout à fait pertinente pour le concept juif. Si on marche, il y a un chemin que l’on suit, ou une route sur laquelle on marche. Dans la communauté juive, la norme de conduite admise s’appelait halachah, ce qui signifie littéralement « la voie à suivre ». C’est donc tout à fait naturellement que les premiers disciples de Jésus ont surtout décrit leur expérience comme « la Voie ».


DH      Pourriez-vous nous en dire davantage sur l’idée qu’en réalité, Paul, et non Jésus, a été le fondateur de ce que nous connaissons comme le christianisme ?


JG       Paul n’a fait que continuer sur les traces de ce qu’il avait appris de ses pères. Il n’essayait pas de créer une rupture pour créer une autre religion. À mon avis, jusqu’à sa mort, il s’est probablement considéré comme un pharisien. En effet, ses idées coïncidaient beaucoup plus avec le parti pharisaïque qu’avec aucun autre groupe au sein du judaïsme. Dans Actes 23 : 6, il a admis : « Je suis [et non "j’étais"] pharisien ». Il a même déclaré dans Philippiens 3 : 6 qu’en ce qui concernait la Torah, la loi, il était irréprochable, ce qui constitue une affirmation plutôt intéressante.
Paul et les autres apôtres tentaient uniquement de faire en sorte que leur opinion sur la mission messianique de Jésus devienne la vision normative pour tous les membres de la communauté juive. Ils n’essayaient pas de se séparer de celle-ci, ni de lancer une toute nouvelle religion. L’idée que Paul a créé une religion est à peu près aussi absurde que l’idée selon laquelle Jésus serait venu pour créer une religion. Ce n’est qu’au cours de la troisième génération après l’apôtre Paul qu’a commencé à apparaître le « christianisme », qui allait devenir la « chrétienté ».


DH      Au début du vingtième siècle, le théologien allemand Adolf von Harnack a indiqué que c’était Paul qui avait affranchi la religion chrétienne du judaïsme ; selon lui, l’apôtre a, avec certitude, considéré l’Évangile comme une force nouvelle venue abroger la religion de la loi. Cela ressemble aux propos de Marcion.


JG       Ce que vous dites est intéressant. La réflexion de von Harnack à cet égard a été en réalité une pure forme de néo-marcionisme. Il est allé jusqu’à dire que si l’Église en avait eu le courage, elle aurait admis que Marcion avait raison, que le judaïsme avait été aboli et la loi détruite. Il était très catégorique sur ce point. En fait, von Harnack aurait rejoint sans réserve Julius Wellhausen lorsque ce dernier affirmait que Paul était « le plus grand pathologiste du judaïsme ». Toute cette école de pensée était convaincue que Jésus avait détruit le judaïsme et que Paul l’avait enseveli. À la base de cette réflexion, on trouve les préjugés contre le judaïsme généralisés dans l’école allemande, sans oublier un fort anti-judaïsme non dissimulé et un anti-sémitisme naissant, lequel sera totalement exprimé par l’Holocauste du vingtième siècle. L’idée que, d’une certaine manière, Paul est celui qui a dévoilé que le judaïsme était une religion en échec et sans vie dont le seul besoin était un sarcophage dans lequel l’ensevelir, est totalement à l’opposé de tout ce que Paul a envisagé et représenté pour lui et pour sa foi.


DH      Un grand magazine d’information a récemment déclaré : « Depuis des siècles, nombre de chrétiens, de l’Asie mineure à l’Afrique, continuent à assister aux services à la synagogue et à respecter les grandes fêtes religieuses juives ». L’article poursuivait en citant la spécialiste Paula Fredriksen : « Les chrétiens non-juifs du quatrième siècle, malgré l’idéologie anti-juive de leurs évêques, observaient le samedi comme jour de repos, acceptaient des présents de matzo remis par leurs amis juifs pendant la Pâque, tout en célébrant leurs fêtes pascales en fonction de la date de la Pâque juive ». Cet exemple a-t-il un lien quelconque avec l’Église du Nouveau Testament qui existait au premier siècle à Antioche, et avec ses pratiques ?


JG       Dans l’Église d’Antioche – et, sur ce point, dans la majorité sinon la totalité du monde non-juif aux premiers jours du christianisme –, la célébration des fêtes juives et du sabbat était un état de fait. Personne n’essayait de rompre avec ces pratiques historiques et bibliques à cette époque, les premiers croyants continuant simplement à prendre part à la communauté juive. On constate avec grand intérêt que Paul a même encouragé, sinon prescrit, le respect de la Pâque aux chrétiens non-juifs dans 1 Corinthiens 5 : 7 : « […] car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête […] avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité ». Il parlait plus particulièrement de la fête des pains sans levain dont la Pâque faisait partie.
L’Église a donc conservé cette célébration : je ne pense pas qu’il y ait eu la moindre remise en question du respect de la Pâque au temps de Paul, puis au début du deuxième siècle. Toutefois, à mesure que l’Église a commencé à avoir une influence dans le monde occidental – la partie latine –, elle a tenu progressivement à être moins associée aux juifs. Le différend s’est amplifié jusqu’à ce que l’Église occidentale décide d’être libérée de tout lien avec le peuple juif. C’est pourquoi on s’est efforcé de changer les dates où étaient célébrés la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus, de sorte qu’elles soient dissociées du calendrier juif. Évidemment, tout cela s’est finalement concrétisé en 325 lorsque Constantine, par un quasi décret impérial, a déclaré dans une lettre : « Faisons en sorte de n’avoir rien en commun avec ces juifs pitoyables, assassins et parricides de notre Seigneur. Cette irrégularité [respect de la Pâque] doit donc être corrigée ». C’est alors l’événement charnière de l’histoire, l’instauration de la foi chrétienne, par son arrachement au contexte juif.


DH      Luc écrit que Paul est revenu dans la colonie romaine de Philippes, en Macédoine, au cours de l’un de ses voyages et qu’ils s’étaient embarqués « après les jours des pains sans levain ». Certains érudits diraient que Luc n’avait utilisé la fête biblique que comme repère dans le temps. Quel est votre avis ?


JG       Paul aurait respecté la Pâque et les jours des pains sans levain, d’abord avec ceux qui appartenaient à sa propre communauté juive, sa famille juive. Néanmoins, il aurait aussi observé la Pâque avec ceux qui croyaient en Jésus, bien que n’étant pas juifs. Selon Paul, ces gens, qui auparavant étaient païens, et que le termegentils a assimilé, sont devenus une composante de « la communauté d’Israël » par adoption dans l’arbre généalogique de Dieu grâce à leur conviction que Jésus était le Messie.


DH      Pour revenir à l’article de presse, il continue en affirmant que le fossé entre le judaïsme et le christianisme a été creusé par des politiques au sein de l’Empire romain et par la décision de Constantin en faveur du christianisme. Il indique que, sous l’empereur Constantin, le sabbat est passé au dimanche et qu’on a enjoint les chrétiens de ne pas convenir avec les rabbins de la date de Pâques (ou, plus exactement, de la Pâque). D’après ce que nous savons de Paul, comment aurait-il réagi face à cette situation, s’il avait été en vie ?


JG       À mon avis, Paul aurait eu une réaction plutôt négative, sans doute même très négative, à l’idée de faire des concessions par rapport à la vérité fondamentale des Écritures dans le but de s’adapter aux puissances politiques en place. Même si Paul était une personne très arrangeante et souple, je pense que certaines valeurs théologiques étaient pour lui non-négociables. De plus, selon moi, il n’aurait pris part à aucun projet visant à démanteler des choses qui étaient manifestement d’origine divine pour les remplacer par d’autres manifestement d’origine humaine.


DH      Peter Tomson, l’auteur de Paul and the Jewish Law (Paul et la Loi juive) publié en 1990, explique que, « pour lire correctement Paul, il faut une démarche adaptée au judaïsme antique, et que cela suppose un recul réfléchi par rapport à la tradition chrétienne ». Il déclare également : « Ce desideratum n’exige rien de plus qu’un décalage paradigmatique dans les perceptions de base, les buts et les méthodes du savoir chrétien établi ». Cela revient à renverser toute la théologie.


JG       Oh, j’en conviens. À mon avis, nous sommes confrontés à une nécessité, sinon une exigence, de réévaluer les fondements de la foi chrétienne. En effet, le christianisme a tellement emprunté à l’hellénisme et au latinisme au fil des siècles que, malheureusement, une grande partie de la foi chrétienne tient davantage des philosophes grecs que de la pensée des prophètes hébreux et des apôtres. Nous vivons donc un changement de paradigme. Toutefois, je pense qu’il sera d’une ampleur bien plus grande et sans doute bien plus imposante que nous ne l’avons imaginé.
Le problème est que le christianisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est le résultat d’une entreprise consciente – débutée au cours des deuxième, troisième et quatrième siècles et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui – visant à mêler la pensée hébraïque avec la philosophie néo-platonicienne. Mais le mélange ne prend pas, c’est tout. Toutes deux n’ont pas la même vision du monde ; elles n’ont pas la même tournure d’esprit. Elles sont aux antipodes l’une de l’autre. C’est donc un véritable problème, au plan philosophique, d’essayer de les imbriquer. Nous savons que certains Pères grecs, notamment Origène et Tertullien, ont tenté de concilier les pensées hébraïque et platonicienne. Thomas d’Aquin a, par la suite, essayé d’accorder la réflexion hébraïque et la philosophie aristotélicienne. Cela ne marche pas, tout simplement. D’où le problème que nous rencontrons à présent : nous devons examiner notre foi et nos pratiques chrétiennes pour repérer celles qui tiennent de l’esprit et de la vision globale hébraïques. Ce faisant, nous allons trouver ce qui est ancré dans la pensée de Jésus et des apôtres, tous étant des juifs.


DH      Votre analyse confronte certainement les gens à la nécessité d’opérer des changements majeurs, tôt ou tard.


JG       Au cœur du propos, se situe l’immuabilité de Dieu – le fait que Dieu ne change pas. Une fois que quelqu’un est convaincu de cette vérité fondamentale, la question n’est pas : « Allons-nous respecter le sabbat, ou pas ? ». Elle devient : « Qu’est-ce que nous en faisons ? Comment le respectons-nous ? ». Il en va de même pour les fêtes saintes, et pour tant d’autres choses. Il ne s’agit pas de demander si oui ou si non ; il s’agit de se demander comment nous faisons.
C’est pourquoi, selon moi, il est aussi important de parvenir à cette appréhension fondamentale de la nature immuable intrinsèque de Dieu. Dieu ne change pas. De plus, si Hébreux 13 : 8 est exact et que « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement », le Jésus qui a vécu au premier siècle est le même que celui qui a donné à l’ancien Israël sa compréhension de la Torah, et il sera toujours le même.
Une fois comprise cette nature immuable fondamentale, nous pouvons escompter que les rapports de Dieu avec l’humanité s’inscrivent dans la durée. Nous réalisons alors que Dieu ne peut pas avoir créé, fait fonctionner et entériné une religion pendant 1500 ans et décidé brusquement que « ça ne va plus, qu’il faut que nous l’abolissions pour essayer autre chose ». Cela voudrait dire que Dieu est continuellement en train de tenter de nouvelles expériences,espérant trouver quelque chose qui marche. Si Dieu a essayé le judaïsme pour finalement y renoncer en se disant « ça ne va plus », qu’est-ce qui nous fait croire que le christianisme fonctionnera ? Dieu est le même. Il est constant.


DH      Alors, à votre avis, qu’est-ce qui doit se produire dans la croyance chrétienne traditionnelle pour qu’elle revienne là où elle a commencé ?


JG       C’est toute une entreprise. D’abord, nous devons revenir en arrière et repenser nos doctrines et pratiques chrétiennes. Apparemment, tout ce que nous faisons s’appuie sur quelque chose dont nous sommes convaincus au sein du christianisme ; il faut donc que nous repensions nos convictions pour découvrir ce qui avait et a pour origine les piliers hébraïques de la foi.
Pour commencer, selon moi, nous reconnaissons que la Bible de Jésus et des apôtres était ce que nous appelons l’Ancien Testament. La dénomination Ancien Testament est devenue légèrement péjorative, comme si ces Écritures étaient mortes et sans grande signification. Certaines confessions vont même jusqu’à le dire. Pourtant, en réalité, la Bible de Jésus et des apôtres était l’Ancien Testament. Lorsque Paul a déclaré que toutes les Écritures sont inspirées de Dieu et utiles pour enseigner et instruire dans la justice, de sorte que l’homme ou la femme de Dieu puisse être accompli ou atteindre la maturité, et être parfaitement propre à toute bonne œuvre, il parlait des paroles qui sont consignées de la Genèse à Malachie. Les Évangiles n’avaient pas encore été rédigés et les épîtres de Paul n’étaient alors qu’en cours d’écriture.
Il faut que nous retournions aux débuts pour avoir une nouvelle compréhension de la Bible de Jésus et des apôtres, car cette démarche est fondamentale pour notre foi. Nous devons prendre conscience une fois pour toutes que la foi de Jésus et des apôtres était une foi hébraïque, solidement enracinée dans les Écritures hébraïques. Ensuite, il nous faut commencer à identifier, dans nos actes et nos convictions chrétiennes, ce qui s’appuie sur le Livre. Si ce n’est pas le cas, nous avons besoin d’une réforme pour les rétablir. Nous devons revenir au Livre – un véritable mouvement de retour à la Bible, si cela ne vous fait rien –, et le lire et l’expliquer dans ce qu’il dit. Alors seulement, nous pourrons découvrir les actes qui n’ont pas ces fondements, et évoluer en conséquence. Je suis certain que nous allons découvrir que chaque expression authentique de la foi chrétienne a une origine juive.


Traduit par Isabelle Mennesson


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